Ouvert du mercredi au dimanche de 10h30 à 18h

Les Fondateurs

Les Fondateurs

Ancienne résidence d’été et atelier de la peintre Consuelo Fould, le musée offre une déambulation poétique et artistique à travers les arts dans la seconde moitié du XIXème siècle jusqu’au milieu du XXème siècle. 

 

Consuelo Fould, Princesse de Grasse (1862-1927)

Consuelo FouldNée le 22 novembre 1862 à Cologne (Allemagne), Consuelo Fould arrive en France en 1864 avec ses parents Valérie Simonin et Gustave Fould. A l’instar de sa sœur cadette, Georges Achille-Fould, elle aurait été l’élève d’Alexandre Cabanel, de Léon Comerre et d’Antoine Vollon. Liée au peintre Ferdinand Roybet, elle achève avec lui sa formation au cours des années 1890. Léguant sa villa-atelier à la ville de Courbevoie, elle y impose la création d’un musée consacré à la peinture de son dernier maître et ami. L’établissement situé dans le parc de Bécon à Courbevoie conserve aujourd’hui des œuvres de la peintre mais aussi de sa sœur, de ses maîtres et d’un réseau d’artistes ayant vécu ou séjourné sur le territoire.

Membre de la Société des Artistes Français, elle expose régulièrement entre 1884 et 1911. Elle participe avec sa sœur aux expositions de l’Union des femmes peintres et sculpteurs ainsi qu’à celles de la Société Nationale des Beaux-arts. Elle prend aussi part au Salon d’Hiver et à celui de l’Ecole Française sans compter diverses autres expositions à Paris et en Province. En 1893, son mariage avec le Marquis Foulques de Grasse des Princes d’Antibes à Courbevoie marque un tournant dans sa vie personnelle et favorise son indépendance. D’esprit ingénieux, l’artiste dépose également des brevets d’invention dont un pour la création de poupées articulées, le 21 octobre 1919. Elle meurt en 1927 mais le musée dont elle nourrissait la création ouvrira officiellement après la guerre, en 1951.

 

 

 

Ferdinand Roybet (1840-1920)

Né à Uzès en 1840, Ferdinand Roybet s’installe avec ses parents à Lyon vers 1846. Le jeune homme a treize ans quand il entre, en 1853, à l’Ecole des Beaux-arts de Lyon dans l’atelier du graveur Joseph Vibert (1799-1860). Il pratique ainsi le dessin, la gravure et la lithographie. L’enseignement ne correspond pas à ses attentes et il quitte l’école pour étudier la peinture, dans l’atelier du peintre J.B. Chatigny ainsi qu’au musée de Lyon où il affine ses observations par l’étude directe de la nature.

A la mort de son père en 1864, il rejoint Paris aidé dans son installation par son ami lyonnais Antoine Vollon. En 1865, le jury du Salon retient deux tableaux de Roybet. Membre comme Vollon de la Société des Aquafortistes, il expose également deux eaux-fortes.

La carrière de Roybet se confirme en 1866 quand la Princesse Mathilde achète une de ses œuvres intitulée « Fou sous Henri III » (musée des Beaux-arts de Grenoble). Ferdinand Roybet développe dorénavant des scènes de reconstitutions historiques en correspondance avec les idéaux artistiques du Second Empire. Sa peinture parfois réduite aux simples portraits dit de Mousquetaires s’enrichit au fil des ans d’apports extérieurs. Ainsi, ses voyages, en Hollande, en Afrique du Nord, en Italie ou en Espagne l’amènent à étudier les compositions de grands maîtres dont l’influence est directement perceptible dans ses œuvres : Frans Hals, Rembrandt, Jordaens, Velázquez…

Au faîte de sa carrière, Ferdinand Roybet se constitue une importante collection d’objets d’art décoratif, de mobiliers anciens de style Louis XIII, néo-gothique ou oriental. C’est tout naturellement qu’il peint des collectionneurs et des amateurs d’art. L’analyse de ses œuvres révèle un cercle d’amis très large auquel il fait appel comme modèles pour d’importantes compositions comme « La Main chaude » (1894), « La Sarabande » (1895), « L’Astronome » (1898) ou « Le Refus des impôts » (1909). En 1900, il est fait officier de la légion d’Honneur. Il achève sa carrière par une peinture intime essentiellement composée de sujets religieux. Il décède à Paris dans la nuit du 10 au 11 avril 1920.

 

Mlle Georges Achille-Fould (1865-1951)

Mlle Achille Valérie Fould mena une carrière d’artiste peintre signant ses œuvres « Achille-Fould » et se faisant appeler Georges Achille-Fould en hommage à Georges Stirbey, son beau-père. La jeune femme ainsi que sa sœur Consuelo avaient, en effet, été adoptées par le prince en 1888, quatre ans après la mort de leur père Gustave Eugène Fould.

Elève d’Alexandre Cabanel, de Léon Comerre et d’Antoine Vollon, Mlle Georges Achille-Fould expose régulièrement de 1885 à 1949. Membre de la Société des Artistes Français et de la Société Nationale des Beaux-Arts, elle participe à leurs salons ainsi qu’au Salon des Indépendants, au Salon de l’Union des Femmes-Peintres et sculpteurs, à celui de l’École Française, ou encore au Salon d’Hiver… Comme son maître Léon Comerre précédemment, Mlle Georges Achille-Fould obtient une médaille de bronze au cours d’une Exposition universelle (1900).

Peintre de scènes de genre, elle se consacre presque exclusivement à des sujets féminins. Reflet d’une époque, sa peinture atteste du combat que menèrent les femmes à la fin du XIXe siècle et au début du XXe pour s’imposer en tant qu’artistes et s’affranchir d’une tutelle masculine. L’artiste vécut à Asnières puis à Paris et à Courbevoie où elle possédait un atelier accolé au Pavillon des Indes anglaises après son remontage dans le parc de Bécon.

 

 

 

Léon-Charles Canniccionni (1879-1957)

Consuelo Fould avait souhaité que la direction du futur musée qu’elle avait imaginé soit menée par un artiste, ancien élève de l’Ecole des Beaux-arts. Le maire de Courbevoie, André Grisoni, engage alors son cousin Léon-Charles Canniccioni. Né à Ajaccio en 1879, il arrive à Courbevoie en 1939. Premier directeur du musée Roybet Fould, le peintre Léon-Charles Canniccioni vécut plus de dix ans dans la villa de Consuelo Fould, dessinant et peignant entre 1939 et 1957 dans l’ancien atelier de la peintre.

Sa famille a quitté la Corse en 1880 contrainte par d’importantes difficultés économiques. Léon-Charles Canniccioni grandit et étudie à Paris : d’abord à l’Ecole nationale des Arts décoratifs (1893), puis à l’Ecole nationale des Beaux-arts (1895-1899), avec Jean-Léon Gérôme. Il conservera de l’enseignement du maître un goût certain pour l’Orientalisme. Mobilisé en 1915 sur le front de l’Est, il sera gazé et emprisonné. La guerre sera une autre source d’inspiration, plus douloureuse et tragique.

Les contacts avec la Corse restent permanents. Lors de ses nombreux voyages, il fréquente les écrivains et les poètes ; il est ami avec les principaux représentants de l’Ecole d’Ajaccio. Son œuvre puise dans l’histoire sociale de l’île, entre paysages et scènes de genre. Ses œuvres peu connues révèlent un artiste accompli usant d’une grande diversité de techniques en peinture comme en dessin. Plusieurs fois récompensé, il reçoit entre autres, une médaille d’or au Salon parisien de 1924 et une autre à l’Exposition universelle de 1937.