Ouvert du mercredi au dimanche de 10h30 à 18h

Les artistes

Les artistes

Ancienne résidence d’été et atelier de la peintre Consuelo Fould, le musée offre une déambulation poétique et artistique à travers les arts dans la seconde moitié du XIXème siècle jusqu’au milieu du XXème siècle. 

Le parcours de visite traverse les deux bâtiments accolés et permet de découvrir l’intérieur du Pavillon de la Suède et de la Norvège créé pour l’Exposition universelle de 1878 ainsi que les œuvres des sœurs Fould, de Ferdinand Roybet et d’autres artistes en fonction de l’accrochage et des expositions temporaires. Le musée conserve des œuvres de Jean-Baptiste Carpeaux, Gustave Haller, Alexandre Séon ou Adolphe Lalire… 

Au fil des expositions et des recherches, le musée s’attache à comprendre l’histoire sociale et artistique de la ville de Courbevoie et la carrière des artistes ayant vécu ou travaillé sur la commune. 

Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875)

Jean-Baptiste Carpeaux se forme très jeune au sein de l’Académie d’architecture, de peinture et de sculpture de Valenciennes. En 1838, sa famille s’installe à Paris et le jeune homme entre à la Petite Ecole Royale gratuite de dessin. En 1844, il entre dans l’atelier de François Rude à l’Ecole des Beaux-arts mais la réputation du maître est un obstacle à sa carrière. Il réalise ses premières commandes dans sa ville natale de Valenciennes.

Il se présente pour la première fois au Salon annuel en 1852 sous un nom d’emprunt, celui de son ami Ernest Blagny ; mais ses œuvres ne trouvent aucun écho. Rencontrant Napoléon III à Amiens, Carpeaux obtient des commandes qui marquent le début de sa carrière. Il songe désormais à concourir pour le Prix de Rome. Le 9 septembre 1854, les académiciens lui accordent le Grand Prix de Sculpture pour sa figure d’Hector implorant son fils Astyanax. Retardé par ses commandes parisiennes, le sculpteur arrive à Rome avec deux ans de retard en 1856. Il copie les maîtres, particulièrement les œuvres de Michel-Ange qui furent une révélation.

En 1862, de retour à Paris, Carpeaux ne reçoit pas l’accueil escompté par ses pairs et par le public. En 1863, l’architecte Hector Lefuel lui commande un bas-relief pour la reconstruction du pavillon de Flore au Louvre. Les nombreux retards de Carpeaux vont assombrir ses relations avec l’architecte, par ailleurs peu sensible à sa proposition. Le groupe plaît néanmoins à Napoléon III et plusieurs commandes importantes suivront, notamment « La Danse » pour l’Opéra de Paris, « Les Quatre Parties du monde soutenant la sphère céleste » pour les jardins du Luxembourg… Après 1871, Carpeaux rencontre de multiples difficultés financières et privées. La chute du Second Empire et l’exil de Napoléon III réduisent son activité. En 1874, malade et souffrant, il est invité par Valérie Simonin et le Prince Stirbey à venir se reposer à Nice puis à s’installer à Courbevoie dans une villa aujourd’hui disparue, proche du domaine de Bécon. Il s’éteint le 12 octobre ; il est inhumé le 14 octobre à Courbevoie puis transporté à Valenciennes, le 29 novembre 1875.

Léon-Charles Canniccionni (1879-1957)

Consuelo Fould avait souhaité que la direction du futur musée qu’elle avait imaginé soit menée par un artiste, ancien élève de l’Ecole des Beaux-arts. Le maire de Courbevoie, André Grisoni, engage alors son cousin Léon-Charles Canniccioni. Né à Ajaccio en 1879, il arrive à Courbevoie en 1939. Premier directeur du musée Roybet Fould, le peintre Léon-Charles Canniccioni vécut plus de dix ans dans la villa de Consuelo Fould, dessinant et peignant entre 1939 et 1957 dans l’ancien atelier de la peintre.

Sa famille a quitté la Corse en 1880 contrainte par d’importantes difficultés économiques. Léon-Charles Canniccioni grandit et étudie à Paris : d’abord à l’Ecole nationale des Arts décoratifs (1893), puis à l’Ecole nationale des Beaux-arts (1895-1899), avec Jean-Léon Gérôme. Il conservera de l’enseignement du maître un goût certain pour l’Orientalisme. Mobilisé en 1915 sur le front de l’Est, il sera gazé et emprisonné. La guerre sera une autre source d’inspiration, plus douloureuse et tragique.

Les contacts avec la Corse restent permanents. Lors de ses nombreux voyages, il fréquente les écrivains et les poètes ; il est ami avec les principaux représentants de l’Ecole d’Ajaccio. Son œuvre puise dans l’histoire sociale de l’île, entre paysages et scènes de genre. Ses œuvres peu connues révèlent un artiste accompli usant d’une grande diversité de techniques en peinture comme en dessin. Plusieurs fois récompensé, il reçoit entre autres, une médaille d’or au Salon parisien de 1924 et une autre à l’Exposition universelle de 1937.

Adolphe Lalire [LA LYRE]  (1848-1933)

Présentant des dispositions artistiques, il est encouragé dès l’enfance dans cette voie par un ami de la famille, le peintre Christophe Cathelinaux.

Au début des années 1860, il étudie l’architecture à Verdun avant de s’installer à Nancy où il entre à l’Ecole des Beaux-arts. Il y reçoit une première formation dans le domaine des arts décoratifs. Inquiète en raison des événements politiques, la famille Lalire fuit l’est de la France pour Paris. Adolphe Lalire exerce alors divers métiers dont celui de dessinateur industriel. Lalire entre à l’Ecole des Beaux-arts de Paris, dès 1874, pour des cours du soir, puis à partir de mars 1875, en tant qu’élève. Les artistes rencontrés à l’école orienteront ses choix artistiques notamment Alexandre Cabanel et Pierre Puvis de Chavannes.

Parallèlement à ses études artistiques, le peintre enseigne le dessin à des adultes dans les écoles du XIIème arrondissement de Paris. Epousant une jeune élève du nom de Jeanne Louise Marthe Lévesques (1865-1952), Lalire emménage chez ses beaux-parents, à Chennevières-sur-Marne avant de s’installer définitivement à Courbevoie en 1897. Le couple habite au 245 puis 297 rue Saint-Denis. Le peintre y décède le 26 janvier 1933.

Le couple qui vit face au domaine de Bécon est lié à Louis-Armand Silvestre et à des artistes qui fréquentent la commune à partir des années 1880. Consuelo Fould est ainsi mentionnée dans « L’Histoire du Nu féminin à travers les âges chez tous les Peuples », publié en 1910 et rédigé par Lalire. L’ouvrage est un manifeste honorant les « beautés morales et spirituelles » des œuvres des maîtres antiques ou contemporains.

Jeanne Louise Marthe Levesques  (1855-1952)

Peintre et dessinateur 
e à Paris le 8 mai 1865 et décédée à Colombes le 11 février 1952 

Marthe est la fille de Clémentine Hélène Liandon et de Paul Charles Eugène Lévesques, Lieutenant au onzième Régiment de Chasseurs. La jeune fille grandit dans une famille de militaires de carrière et appartient ainsi à la petite bourgeoisie parisienne. 

Elle se forme aux arts plastiques en étudiant à la Maison de la Légion d’Honneur à Saint-Denis. A cette époque, elle a pour professeur Adolphe Lalire avant de rencontrer, en 1888, le peintre d’histoire Emile Signol (1802-1892). Encouragée par Lalire, elle expose au Salon des Artistes Français, au Salon d’Automne, à la Société nationale des beaux-arts et au Salon de la Société des Artistes Indépendants mais de manière irrégulière. 

En 1901, Marthe adhère à la Société des Artistes Français dont elle démissionne comme Adolphe Lalire, le 4 juillet 1929. Elle est aussi membre de la Société artistique d’Asnières en 1913 et 1914. Sa carrière artistique ne trouvera aucune reconnaissance officielle contrairement à son mari, et ses œuvres (paysages et natures mortes) demeurent peu connues. Elle obtient l’autorisation de dessiner d’après nature au Muséum d’Histoire naturelle de Paris en 1901. Son style naturaliste la rattache aux mouvements picturaux de la fin du XIXème siècle. Adolphe Lalire et Marthe Lévesques n’auront pas d’enfants. Ils prirent néanmoins en affection un jeune garçon du nom de Jacques, fils de Jeanne Jouve, dame de compagnie du couple.