Ouvert du mercredi au dimanche de 10h30 à 18h

Histoire des collections

Histoire des collections

Le musée de Courbevoie ouvre officiellement ses portes au public à l’automne 1951 après plusieurs années d’attente dues à la guerre ainsi qu’aux difficultés juridiques et financières du legs consenti par la propriétaire du lieu.

Entre 1951 et 1960, le premier conservateur, le peintre Léon-Charles Canniccioni mais surtout Mme Florence Poisson développent progressivement les collections en deux voies parallèles sur lesquelles repose encore actuellement la gestion des fonds : une section Beaux-arts et une section ethnographique sur le jouet.

Cette double spécialité est le fruit de recherches qui permirent de découvrir que, le 5 mars 1917, Consuelo Fould avait déposé le brevet de fabrication d’une poupée articulée dont elle donnera une forme plus aboutie, en 1919. Le brevet est aujourd’hui archivé auprès de l’actuel Institut national de la propriété industrielle (INPI) à Courbevoie. Consuelo Fould semble ainsi faire preuve de bon sens et d’ingéniosité en investissant dans le secteur technique de l’invention et de l’ingénierie.

N’habitait-elle pas, dans le parc de Bécon, un ancien pavillon érigé lors de l’Exposition universelle de 1878, une des plus audacieuses dans le secteur industriel ?

 

Peintures

Selon les volontés de sa fondatrice la peintre Consuelo Fould, le musée est principalement dédié à l’œuvre du peintre Ferdinand Roybet dont les collections se sont enrichies, au fur et à mesure des années. Ce fonds est régulièrement complété par des compositions de son réseau et d’artistes contemporains ayant vécu entre 1850 et 1930. Ainsi le musée conserve le plus important fonds Roybet mais également l’unique collection d’œuvres de Consuelo Fould, de sa sœur Georges Achille-Fould ou de son amie Juana Romani. Des tableaux d’Antoine Vollon, Théodule Ribot, Jean-Baptiste Chatigny, Adolphe La Lyre sont visibles lors du renouvellement des accrochages ou des expositions temporaires. Le musée possède également de nombreuses peintures d’artistes dont l’histoire ou le parcours sont liés à la ville de Courbevoie comme Albert Gleizes ou Georges de Sonneville.

 

Ferdinand Roybet (1840-1920), La main chaude, 1894, huile sur panneau

 

Consuelo Fould (1862-1927), La semeuse d’étoiles (nébuleuse Orion), vers 1925, huile sur panneau

 

Georges Achille-Fould (1865-1951), La chauffeuse de tramway, vers 1914, huile sur panneau

 

Léon-Charles Canniccionni (1879-1957), Pêcheurs dans le golf de Saint-Florent, date ? huile sur toile

 

Adolphe Lalire dit La Lyre (1848-1933), Les horreurs de la guerre, 1914, huile sur toile

 

Albert Gleizes (1881-1953), Bords de Seine à Courbevoie, 1908, huile sur toile

 

Arts graphiques

Le musée conserve un fonds de dessins et de gravures du XVIIe au XXe siècle ainsi qu’une collection unique de plus de 600 dessins de Ferdinand Roybet. Conjointement, le service documentaire enrichit son fonds par des documents et des ouvrages sur les Expositions universelle. L’histoire de Courbevoie est y abordée par plusieurs collections photographiques, des cartes postales anciennes et des plans ainsi que des documents d’archives.

En 2020, le musée Roybet Fould proposait la première exposition consacrée à l’aquarelliste anglais James Roberts (1792-1871) dont le musée conserve dix feuilles exceptionnelles sur des châteaux de Courbevoie.

 

Attribué à C. Fould, Autoportrait supposé, vers 1885, crayon graphite et rehauts de craie blanche

 

Ferdinand Roybet (1840-1920), Un Fou sous Henri III, 1866, Eau-forte et pointe sèche, épreuve avant la lettre

 

James Roberts (1792-1871), Promenade nocturne, château non localisé, vers 1840, aquarelle

 

Sculptures

La sculpture est un art intimement lié à l’histoire de notre établissement. Le prince Georges Stirbey, ancien propriétaire du château de Bécon, était un collectionneur passionné qui fit de nombreuses acquisitions, agrémentant le parc du château et ses nombreuses propriétés. Valérie Simonin, son amie puis épouse, fut elle-même sculpteur sous le pseudonyme du Gustave Haller ; elle fut notamment l’élève de Roland Mathieu-Meunier (1824-1876).

Le prince et Valérie ont accueilli le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux, qui passera la fin de sa vie à Courbevoie. Sa fille, Mme Clément-Carpeaux, déposera plusieurs œuvres de son père au musée en souvenir des dernières années de l’artiste.

Le fonds de sculpture du musée témoigne de ces destins croisés et du passé du domaine de Bécon comme haut lieu de culture et de mécénat.

 

Anonyme, Portrait de Jean-Baptiste Carpeaux, vers 1874-75 ? plâtre patiné brun

 

Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875), Le triomphe de Flore, 1866, plâtre patiné ocre

 

Giulio Bergonzoli (1822-1868), L’amour des anges, vers 1865, marbre

 

Valérie Simonin alias Gustave Haller (1831-1919), Buste du prince Georges Stirbey, 1880, marbre

 

Jeux et jouets anciens

La fondatrice du musée, Consuelo Fould, fut également un inventeur, dans le secteur des poupées et de l’habillement (corset). A cet égard, nos collections se sont enrichies, au fil des années et des conservateurs, d’un très important fonds de poupées et de jouets anciens. La collection se compose aujourd’hui de poupées, de théâtres miniatures en papier, de petits mobiliers, de dinettes et de jouets… Les objets sont présentés périodiquement dans le cadre d’expositions dossier ou en complément des expositions temporaires.

 

Poupée guerre 14-18 : Jean-Jacques WALTZ, pseudonyme HANSI (1873-1951) Cartes postales

Imaginées par le caricaturiste alsacien qui publia plusieurs séries d’illustrations sur le thème du retour de l’Alsace. Dans le numéro du mois de décembre 1911, la revue l’Illustration publie L’Histoire d’Alsace racontée aux petits enfants de France par l’oncle Hansi, œuvre très populaire qui marque les débuts de Yerri et de Gretel.

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Couple d’Alsaciens Yerri et Gretel, 1917. D’après un dessin de Hansi (1873-1951), fabriqué en prialytine par J. P. Gallais

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Suzelle, Poupée Folklorique vers 1914. Tête en celluloïd de la société Rheinische Gummi und Celluloid Fabrik installée à Mannheim (Allemagne).

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Couple d’Alsaciens, entre 1914 et 1918. Laine

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Poupées fétiches Fritz et Elg, Sur le modèle des personnages de Hansi, on popularise des petits porte-bonheur que les soldats ou les civils portent sur eux.

 

 

Théâtre des Marionnettes, Épinal, imagerie attribuée à Pellerin & Cie. Personnages de la Commedia dell’arte : Arlequin, Polichinelle, Colombine, Pierrot, le Diable. Seconde moitié du XIXème siècle, gravure sur bois colorié au pochoir

 

Zaza, Seconde moitié du XIXème siècle, bébé emmailloté, papier mâché, carton peint, gaze de coton, traces de résine

 

 

Histoire napoléonienne

La ville de Courbevoie possède un lien particulier avec l’histoire du Premier Empire : en 1840, la dépouille de Napoléon 1er fut, à la demande du roi Louis-Philippe, rapatriée depuis l’île de Sainte-Hélène. Voguant sur les navires « La Belle Poule », « Le Normandie » puis « La Dorade », elle touche pour la première fois le sol français sur les berges de la Seine, à Courbevoie, le 14 décembre. L’Empereur y fut veillé toute la nuit par des vétérans de la Grande Armée dans ce qui fut appelé « le dernier bivouac ».  De nombreuses manifestations célébrèrent ce retour, et le musée possède un fonds particulier d’objets témoignant du dernier passage de l’empereur sur la commune et de la ferveur de ses partisans.

 

Maquette de la Belle Poule, représente le navire tel qu’il était en 1840, bois entièrement peint en noir, ficelle et tissu

 

François-Fortuné-Antoine Ferogio (1805-1888), Le débarquement des cendres de Napoléon Ier, s.d., (vers 1840), huile sur toile

 

Apothéose de NapoléonGeorgin et J. B. Thiebault vers 1886, gravure sur bois en couleurs, imagerie d’Épinal.