Juana Romani (1867-1923), modèle et peintre. Un rêve d’absolu
Exposition temporaire présentée jusqu’au dimanche 19 septembre 2021 inclus
Au musée Roybet Fould
Synopsis
Originaire de Velletri (Latium, au sud de Rome), installée depuis son enfance à Paris avec sa famille, Juana Romani, de son vrai nom Giovanna Carolina Romani, devient rapidement un modèle prisé de peintres et de sculpteurs renommés. Malgré une formation artistique brève auprès de ces derniers, elle connaît une carrière fulgurante qui la hissera parmi les célébrités de la « Belle époque ». Sa peinture, héritière d’une tradition picturale et empreinte de l’influence de ses maîtres – de Jean-Jacques Henner à Ferdinand Roybet –, met en scène des figures féminines fortes et sensuelles, puisant ses références dans l’histoire biblique, le théâtre, l’opéra, l’histoire ou l’histoire de l’art. La carrière de Juana Romani s’interrompt brutalement en 1905, suite à la dégradation de sa santé psychiatrique. Elle décède, près de vingt ans plus tard, dans une maison de santé à Suresnes. Destin romanesque – combien seront tentés de faire le rapprochement avec sa contemporaine Camille Claudel ? –, peintre de talent dont la carrière s’épanouit sur moins de vingt années, Juana Romani incarne un parcours singulier de femme artiste.
Ferdinand Roybet, Portrait de Juana Romani, s.d. [1890], huile sur panneau bois
Courbevoie, musée Roybet Fould. © F.Boucourt
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Augusto Tersenghi, Piazza Manzini à Velletri, 1901, épreuve photographique, collection particulière
© Gabriele Romani
Première rétrospective française à Courbevoie en 2021
« Comment a-t-elle appris à peindre ? A-t-elle même appris à peindre ? Tout ce que fit le génie de l’art italien semble s’être quintessencié en elle, naturellement, par un fait d’atavisme et d’origine, comme un grain précieux que le vent avait emporté, et qui germe, mûri par d’invisibles soleils. Corrège, et Titien, et Véronèse revivent en elle, et c’est sans doute d’un caprice de ces grandes ombres qu’est sortie cette lumineuse fleur. »
Ces phrases à la tournure précieuse du critique et poète Armand Silvestre (1837-1901) expriment toute l’admiration que Juana Romani a pu susciter chez ses contemporains. Si Juana Romani se forme de manière autodidacte à la pratique du dessin et de la peinture en posant pour les peintres parisiens, son physique généreux et sa chevelure auburn font d’elle une « poseuse » appréciée de peintres comme des sculpteurs. Alexandre Falguière (1831-1900) trouvera dans la jeune fille la posture dynamique de sa Nymphe chasseresse (Toulouse, musée des Augustins). Tout en étant leur modèle, elle semble avoir reçu les enseignements de Victor Prouvé (1858-1943), puis de Jean-Jacques Henner (1829-1905) et de Carolus-Duran (1837-1917) au sein de leur « atelier des Dames ». La connivence artistique qui se nouera entre Ferdinand Roybet (1840-1920) et Juana Romani les conduira vers une complicité de sentiments et une profonde admiration mutuelle.
Romani expose pour la première fois au Salon de la Société des Artistes français en 1888 alors qu’elle n’a que vingt et un ans. Très rapidement, elle trouve une expression picturale singulière que les journalistes remarquent :
« Savez-vous que c’est une vraie révélation que l’exposition de Mlle Joanna [sic] Romani et M. Henner n’a qu’à bien se tenir, car la jeune artiste lui a volé sa divine formule et en use à merveille. Le maître n’aurait pas conçu autrement Hérodiade et n’aurait pas poli avec plus de virtuosité l’ivoire de ces épaules et de ces seins. Et cette coquine brunette qui joue d’un air cruel avec des petits chats n’est pas moins de famille corrégienne [sic]. Tout cela sent fort le pastiche, mais il faut être fort pour pasticher ainsi. »
Si le critique Ernest Hoschedé (1837-1891) relève la parenté avec Henner, celle avec Victor Prouvé est plus troublante encore lorsqu’il réalise Femme au bouclier et au glaive (1885, coll. part.) dont la sobriété de la disposition annonce le travail de Juana Romani. Ses compositions se structurent autour de la seule représentation d’un modèle féminin – son visage mutin et sa chevelure rousse épanouie se prêtant souvent à des travestissements – généralement vu de manière frontale, la césure du cadre aux limites du corps. Elle utilise le vêtement et quelques rares accessoires pour donner sens à des images de femmes puissantes qui adoptent les noms de Judith, d’Hérodiade ou de Salomé. Dans d’autres compositions, elle choisit des modèles aux physiques ou à l’expression enfantine et les pare d’une dimension allégorique. Primavera (ou Le Printemps), saisi au travers de l’éclat de rire d’une femme-enfant, séduit les visiteurs du Salon au point qu’une gravure à l’eau-forte de Pierre-Gustave Taverne (1859-1925), soit commercialisée. Au tournant du siècle, des portraits de la haute société, essentiellement féminins, sont exécutés, mais sa santé psychiatrique devenant de plus en plus fragile, Juana Romani déserte les salles d’exposition à partir de 1904. Elle est finalement internée dès 1906 et décèdera quatorze années plus tard dans une maison de santé de Suresnes.
Destin romanesque – combien seront tentés de faire le rapprochement avec sa contemporaine Camille Claudel ? –, peintre de talent dont la carrière s’épanouit sur moins de vingt années, Juana Romani incarne, par son parcours singulier, différentes problématiques associées à son statut d’immigrée italienne et de femme artiste. De modèle à peintre, elle revendique une autonomie au sein d’un milieu presque exclusivement masculin et participe, presque malgré elle, aux mouvements d’émancipation féminine.
Cette artiste a fait l’objet du 22 décembre 2017 au 28 janvier 2018 d’une première rétrospective dans sa ville natale de Velletri. Il appartient au musée Roybet-Fould de Courbevoie d’organiser la première exposition française en déclinant en trois temps son parcours : sa carrière de modèle, sa carrière de peintre et sa relation avec le peintre Ferdinand Roybet.
Plan de l’exposition
Les prêts
Liste des prêteurs institutionnels :
- Bordeaux, musée des beaux-arts
- Boulogne-sur-Mer, musée Château
- Nancy, musée des beaux-arts
- Nancy, musée de l’École de Nancy
- Nogent-Sur-Seine, musée Camille Claudel
- Paris, musée national Jean-Jacques Henner
- Paris, Petit Palais, musée des beaux-arts de Paris
- Paris, musée d’Orsay
- Paris, Ecole nationale des beaux-arts
- Puteaux, Centre national des arts plastiques
- Saint-Dizier, musée d’art et d’histoire
- Saint-Gaudens, musée Art & Figures des Pyrénées
- Toulouse, musée des Augustins
Plusieurs collectionneurs privés en France, en Belgique et en Italie
Commissariat de l’exposition
Emmanuelle Trief-Touchard, directrice du musée Roybet Fould
Marion Lagrange, maîtresse de conférences en histoire de l’art contemporain, Université Bordeaux Montaigne
Gabriele Romani, historien de l’art indépendant
Gestion, conception, scénographie de l’exposition
Emmanuelle Trief-Touchard, musée Roybet Fould
L’équipe du musée Roybet Fould
Rédaction des textes de l’exposition
Marion Lagrange, Université Bordeaux Montaigne
Emmanuelle Trief-Touchard, musée Roybet Fould
Réalisation graphique
Agence Les Pistoleros
Exposition virtuelle (à partir du 5 juillet 2021)
www.juana-romani.com
Autour de l’exposition
Retrouvez le Quizz sur l’application ESCAPAD à partir du 19 mai 2021
Livret de visite pour les 7/12 ans
Le parcours
L’exposition se divise en trois sections principales comprenant au total 95 objets (peintures, sculptures, dessins, gravures, médailles)
- L’atelier des maîtres (Falguière, Peter, Carolus-Duran, Prouvé, Henner, Rixens)
- Devenir peintre (œuvres de J. Romani dans les collections françaises)
- Dans l’atelier de Fernand Roybet
Une artiste italienne à Paris
C’est une histoire d’amour peu conventionnelle qui conduit les pas de la jeune Juana dans la capitale parisienne. Rien ne prédisposait cette enfant née en 1867 à Velletri, au Sud de Rome, dans une famille de fermiers sans terre, à devenir une artiste en vue de la Belle Époque. Lorsque sa mère, Marianna Schiavi, quitte un an après sa naissance son époux, Giacinto Carlesimo qui est tenté par le brigandage, elle s’installe au service de la famille Romani qui détient vignes et forêts. Temistocle Romani, musicien de profession, gère alors avec son père et ses frères le patrimoine familial. Il décide pourtant de rompre en 1877 avec son milieu d’origine, cultivé et aisé, pour vivre très modestement à Paris avec Marianna, qui devient son épouse l’année suivante. Juana, âgée de dix ans, les accompagne dans cet exil.
Ce déclassement social conduit la famille à connaître le destin des immigrés italiens vivant de petits métiers, parmi lesquels la profession de modèle qu’exercent certaines familles comme les Abruzzesi ou les Caira. Marianna suit cet exemple amenant avec elle, lors des séances de pose, sa fille qui apprend beaucoup de la vie des ateliers. À son tour, vers l’âge de quinze ou seize ans, Juana Romani débute une carrière de modèle en travaillant notamment pour l’académie Julian où se sont ouverts des ateliers pour les artistes femmes ainsi qu’à l’académie Colarossi tenue par un sculpteur d’origine italienne, qui l’aide sans doute à ses débuts. Rapidement, Juana Romani devient l’un de ces modèles qui passent des ateliers collectifs aux ateliers d’artistes renommés dont certains sont appelés à devenir ses maîtres.
© Agence Les Pistoleros
REPÈRES BIOGRAPHIQUES
1867 (30 avril) : naissance de Giovanna Carolina Carlesimo (nom de baptême de Juana Romani)
1877 : Âgée de dix ans, Juana s’installe à Paris avec sa mère et son futur beau-père.
1882-1888 : Juana débute son activité de modèle professionnel sous le nom de Giovanna ou Carolina ou Giovanina Romani. Pendant la décennie, elle pose alors pour Alexandre Falguière, Antonin Mercié, Jean-Jacques Henner, Carolus-Duran, Victor Prouvé, Jean-André Rixens, Adolphe Alexandre Lesrel, Benjamin-Constant, Gustave Boulanger, Victor Peter et Ferdinand Roybet.
1886-1889 : Elle fréquente probablement « l’atelier des dames ».
1888 : Premier Salon de Juana Romani alors que Falguière expose le marbre de la Nymphe chasseresse. Elle travaille avec Ferdinand Roybet et abandonne son activité de modèle professionnel.
1889 : Lors de l’Exposition universelle, elle obtient une médaille d’argent et expose au Salon tous les ans jusqu’en 1904.
1892 : Roybet expose de nouveau au Salon et présente le Portrait de Juana Romani (n°1477) ; Juana Romani et Roybet séjournent pour la première fois en Italie.
1893 : Juana Romani et Roybet se rendent en Espagne et visitent le musée du Prado.
1895 : Juana Romani et Roybet séjournent de nouveau en Italie.
1900 : L’artiste participe à l’inauguration du palais de l’Italie lors de l’Exposition universelle.
1901 : Elle se rend à Velletri, sa ville natale en compagnie de Roybet, Angelo Mariani et Antoine Lumière ; on décide de donner son nom à l’école municipale de dessin.
1903 : Les premiers troubles psychiatriques se manifestent.
1904 : L’artiste consulte à l’asile public Sainte-Anne puis se rend à Turin pour des soins jusqu’en février 1905.
1906 : Elle est transférée à l’asile privé d’Ivry et y restera jusqu’en 1920.
1909 : À la suite du décès de sa mère, Roybet est désigné administrateur provisoire des biens de Juana Romani.
1920 : Roybet décède à Paris et Juana est transférée à l’asile Sainte-Anne en octobre, puis à la division des femmes à l’asile public de Ville-Évrard l’année suivante.
1922 : Juana est hospitalisée à plusieurs reprises à l’asile Sainte-Anne.
1923 : Elle est transférée à la maison de santé du Château de Suresnes où elle décède à l’âge de 56 ans.
1924 : Vente de succession à l’hôtel Drouot (108 nos) pour un total de 140 410 fr.
Ferdinand Roybet (1840-1920), Portrait de Juana Romani, 1891, épreuve photographique
© Courbevoie, Musée Roybet Fould
Œuvre présentée au Salon de 1892, localisation inconnue.
La Leçon des maîtres (1)
La présence de Juana Romani dans les ateliers de plusieurs maîtres parisiens est attestée par une multiplicité de portraits retrouvés au fil des recherches et des lectures de comptes rendus de Salon dans la presse contemporaine. Volontaire et indépendante, la jeune femme séduit plus particulièrement d’anciens Prix de Rome qui retrouvent en elle la grâce et l’expressivité presque sauvage d’un visage et d’un corps juvénile qui incarne une forme de quintessence italienne. Dès 1884, elle travaille ainsi pour Alexandre Falguière qui expose au Salon une Nymphe chasseresse qui ne laisse pas indifférent le public et les critiques. À la même époque Victor Peter, un élève du maître, réalise un médaillon à l’antique représentant « au naturel » une Juana Romani d’une fraîcheur étonnante qui rompt avec l’aspect hiératique des portraits officiels de peintres et de sculpteurs. Le motif de la nymphe semble inspirer également le peintre Ferdinand Roybet qui choisit à son tour la jeune femme pour l’incarner dans une Diane poursuivant de sa fureur le jeune Actéon métamorphosé en cerf. Dans l’atelier de Roybet, La Séance de pose met en scène une communauté d’artistes avec laquelle Juana Romani se forme à la pratique d’un métier, celui de la peinture. Elle rêve déjà d’un avenir futur exposant à son tour sur les cimaises du Salon.
Victor Peter (), Portrait de Juana Romani en médaillon, vers 1886, Collection particulière © G. Romani
La Leçon des maîtres (2)
Figure de la communauté italienne de Paris, Juana Romani s’insère au milieu des modèles professionnels italiens dans un réseau déjà intégré dans les ateliers et auprès des maîtres. Elle travaille également pour l’académie Julian et l’académie Colarossi dont le fondateur l’accompagne probablement dans les premières étapes de sa formation. Proche de Jean-Jacques Henner et de Carolus-Duran, deux maîtres majeurs dans sa carrière de modèle puis de peintre, on suppose que Juana Romani fréquente « l’atelier des dames ». Sa formation se poursuit aux côtés de Ferdinand Roybet et de plusieurs autres artistes avec lesquels elle semble liée comme le peintre nancéen Victor Prouvé. Profitant d’un réseau solidaire d’artistes originaires de toute la France, elle fréquente conjointement des poètes et des critiques d’art, échangeant des correspondances avec Armand Silvestre ou Roger-Milès. Lectrice assidue, elle se forme en autodidacte au gré de ses rencontres, de ses voyages et de ses lectures à l’histoire de l’art au point de faire l’admiration de ses proches. Exposant au Salon à partir de 1888, elle s’affirme au cours des années 1890 comme une artiste indépendante et talentueuse, reconnue en France, puis en Italie.
Devenir peintre
Travailleuse assidue, elle étudie dans les musées et auprès de ses professeurs, se découvrant une passion pour les maîtres anciens tels Velázquez, Le Corrège ou Rembrandt, elle opère des synthèses perceptibles dans le choix des sujets et la manière de les exprimer. La délicatesse et la sensualité des poses et des expressions séduisent les critiques.
Le corpus des œuvres identifiées par les livrets des expositions, à Paris comme en province ou à l’étranger, suggère qu’elle ait réalisé plus de quatre-vingts œuvres au total sur une carrière courte de quinze années. On ne peut exclure des portraits supplémentaires pour des commandes privées et des œuvres plus intimes liées à des amis ou à sa famille. Les œuvres de Juana Romani sont identifiables par un style personnel, minimaliste dans les moyens et la narration mais néanmoins ambitieux dans le sujet. Les portraits essentiellement féminins forment une galerie de têtes d’expressions inspirées par des textes littéraires et des livrets musicaux en vogue pour accrocher un public réceptif à une bohème imaginaire qui coïncide avec l’idée d’un art total où peinture, littérature, théâtre et poésie s’expriment en toute complémentarité.
Dans l’atelier de Roybet
Rencontrant le peintre Ferdinand Roybet dès 1882, Juana Romani ne quittera plus le maître avec lequel elle vécut et composa dans une complémentarité des formes et des sujets : bohémiens, reîtres, portraits… Absent durant vingt-quatre ans du Salon officiel, c’est avec un portrait de son élève que Roybet revient en 1892, année qui marque ainsi un tournant dans la carrière des deux artistes. Ils voyagent ensemble en Italie et en Espagne, fréquentent les mêmes cercles d’amis d’artistes, critiques, journalistes ou poètes et partagent leur commanditaires. La proximité des corps fut celles de quatre mains travaillant conjointement sur des œuvres dont on perçoit les similitudes dans la pose des touches ou l’observation des matières. Compagnon et protecteur, Roybet fut présent durant les périodes difficiles des internements, devenant dès 1909 le tuteur légal de Juana Romani.
À son tour, Juana Romani n’a pas eu d’élèves exception faite du photographe lyonnais Antoine Lumière qui se définissait surtout comme un ami. Au tournant du siècle, des artistes femmes lui rendent hommage comme les sœurs Fould – Consuelo Fould ou Georges Achille-Fould – mais aussi Laura Leroux en signifiant leur filiation par des références explicites. La manière de Juana Romani sera parfois imitée mais sans que l’on lui reconnaisse une place légitime et incontournable dans le corpus des femmes peintres de la Belle Époque.
L’Italie, partir et revenir
Partie à l’âge de dix ans, Juana Romani ne revient en Italie que quinze ans plus tard, en 1892, en compagnie de Ferdinand Roybet. Ce voyage s’apparente alors à la découverte d’un pays auquel elle demeure attachée affectivement et dont le souvenir est empreint d’une aura artistique idéalisée. Les étapes de son premier séjour s’apparentent à celles des élites européennes pratiquant le Grand Tour, passant par Venise, Florence, Rome et, enfin Naples. Un second voyage a lieu en 1895, le couple séjournant alors à Florence.
C’est le voyage de 1901 qui s’avère le plus emblématique : Juana Romani est en effet reçue en grandes pompes, le 21 octobre, par les autorités de Velletri, aux côtés d’éminentes figures intellectuelles et artistiques. Elle fait le déplacement avec Roybet et le photographe Antoine Lumière qui propose à la municipalité de leur céder un cinématographe commercialisé récemment par ses fils. Signe de sa reconnaissance à l’égard de sa ville natale qui voit en elle une digne successeuse de Virginia Vezzi, peintre et épouse de Simon Vouet, la peintre fonde un prix annuel aux élèves méritants de l’école municipale des arts et métiers qui avait pris son nom. Outre sa contribution à des œuvres de bienfaisance, elle envisage de créer un musée où seraient exposés ses propres tableaux ainsi que ceux de son maître Roybet. Le projet ne voit toutefois pas le jour.
À l’automne 1902, elle se rend une dernière fois à Venise. La maladie psychiatrique se manifeste dès l’année suivante. Toutefois, c’est vers l’Italie qu’elle se tourne pour y recevoir ses premiers soins, en séjournant à San Remo (Ligurie), puis à Andorno (Piémont), dans un établissement hydrothérapeutique, et enfin à Turin, dans une maison de santé dont elle ne sortira que pour être internée à l’asile privé d’Ivry.
Ferdinand Roybet, Palais vénitien, s.d. [1902], Huile sur panneau bois © Courbevoie, musée Roybet Fould / Franck Boucourt
AUTOUR DE L’EXPOSITION
CATALOGUE
Présentation de l’artiste (famille, vie, carrière) et des œuvres exposées : Portraits de Juana Romani par ses maîtres et chronologie des œuvres de Juana Romani, bibliographie, importante iconographie couleur.
Couverture 4 pages avec rabat, format 21 x 24 cm (fermé), 42 x 24 cm (fermé), 200 pages, Impression quadri, impression 800 exemplaires, en vente au musée Roybet Fould, prix 25,00 € TTC.
Exposition virtuelle (à partir du 31 juillet 2021)
www.juana-romani.com
ANIMATION TOUT PUBLIC (à partir du 19 mai 2021)
Retrouvez le Quizz de l’exposition sur l’application ESCAPAD
Journées européennes du patrimoine
ANIMATIONS JEUNE PUBLIC / 5-12 ANS
Vacances d’été
LIVRET JEU DE VISITE DE L’EXPOSITION / 7-12 ANS
Le musée met à disposition du jeune public un livret imprimé en couleurs de 6 pages permettant la découverte de l’exposition, disponible sur demande à l’accueil (gratuit).
CYLE DE CONFERENCES (en attente)
Se renseigner auprès de l’accueil du musée, selon les conditions sanitaires
COLLOQUE les 6 et 7 mai 2021 / ZOOM
Élèves et maîtresses : permanences et ruptures dans l’apprentissage des artistes femmes (1849-1924)
Colloque organisé par le centre François-Georges Pariset EA 538 (Université Bordeaux Montaigne) et le musée Roybet Fould (Courbevoie) en partenariat avec le musée national Jean-Jacques Henner et le musée Rodin (Paris).
Retrouvez le programme de ce colloque ICI
– Inscription gratuite et obligatoire : https://u-bordeaux-montaigne-fr.zoom.us/webinar/register/WN_1u0sjZbkSWq-jvu4ozHMXA
Dans le cadre de l’exposition « Juana Romani (1867-1923), modèle et peintre. Un rêve d’absolu » (jusqu’au 19 septembre 2021), le musée Roybet Fould, en partenariat avec le musée national Jean-Jacques Henner, le musée Rodin et le centre F.-G. Pariset EA 538 (Université Bordeaux Montaigne), a souhaité approfondir la réflexion sur la formation des artistes femmes au XIXe siècle.
L’accès à l’École des beaux-arts, institution publique garante d’une forme de professionnalisme, n’étant possible qu’à la fin du XIXe siècle, la question de l’apprentissage demeure centrale pour les femmes. De la pratique artistique à la constitution d’un réseau, en passant par la connaissance acquise dans les musées ou les livres, il s’agit de s’intéresser à toutes les modalités de transmission ayant contribué à leur formation. Si les figures masculines ne peuvent être écartées de cette histoire, nous questionnerons plus particulièrement le rôle de référente et de pédagogue de certaines artistes.